Penser autrement le vieillissement et la maladie d’Alzheimer

MARTIAL VAN DER LINDEN, & ANNE-CLAUDE J. VAN DER LINDEN

 

Resumo

Selon la conception médicale dominante, la maladie d’Alzheimer est décrite comme une maladie ayant des symptômes spécifiques et une cause précise, qui la distinguent d’autres maladies neurodégénératives ainsi que du vieillissement normal. Elle est présentée comme un état épidémique qu’il faut vaincre à tout prix : il faut ainsi placer tous les efforts afin d’en trouver la cause neurobiologique, d’élaborer des procédures permettant de la diagnostiquer le plus tôt possible et d’identifier des traitements pharmacologiques à appliquer précocement pour en différer la survenue et, finalement, la guérir. Nous présenterons les nombreuses et importantes limites de cette conception, laquelle conduit à une médicalisation croissante du vieillissement. Nous montrerons également en quoi l’évolution plus ou moins problématique du vieillissement cérébral et cognitif paraît dépendre de très nombreux facteurs (environnementaux, psychologiques, biologiques, médicaux, sociaux et culturels) qui interviennent tout au long de la vie. Ce changement de conception nous amènera à considérer que nous partageons tous les vulnérabilités liées au vieillissement cérébral et cognitif et que des modifications importantes s’imposent dans la manière d’envisager les « défis liées à l’âge », que ce soit dans l’évaluation, l’intervention psychologique et sociale, la prévention ou les structures d’hébergement à long terme.

 

Palavras-Chave

Démence, maladie d’Alzheimer, mise en question du modèle biomédical, pratiques d’évaluation et d’intervention, prévention, structures d’hébergement.

 

Aceder ao Artigo em PDF